En 1990, j’ai la chance de rencontrer M. Paul Gallant qui travaille à un projet de casse-tête révolutionnaire en trois dimensions. L’aventure Wrebbit en est à ses premiers balbutiements. Mon premier mandat est d’illustrer les élévations d’une maquette préliminaire en vue de fabriquer un prototype. À l’usage, il devient évident que personne dans cette équipe réduite ne possède les connaissances pour concevoir les casse-têtes dans leur totalité. Profitant de ma formation et de mon expérience de designer, je m’investis en entier dans ce défi.

Je finalise le premier casse-tête, un manoir de style victorien à la brique rougeâtre, à la toiture noire et aux persiennes bleu foncé puis, j’entreprends l’étude d’une version réduite du Capitole de Washington. À partir de vues aériennes et de documentation photographique, j’élabore un parti, exagérant volontairement la hauteur des élévations pour les mettre en valeur. Le but avoué du projet est de séduire les acheteurs américains.

Le mandat suivant consiste à développer une version réduite du château de Neuschwanstein. Contrairement aux photos populaires, ce château de Bavière n’est ni compact, ni petit. Sa réalisation exige plusieurs adaptations pour concilier les élévations et profils connus du monument à un plan amputé de la moitié de sa profondeur réelle. Le résultat semble apprécié des amateurs de casse-têtes puisque ses ventes se comptent par dizaines de milliers d’exemplaires.

L’intérêt du public pour ce nouveau produit croît au même rythme que la gamme de modèles s’étend. À la suggestion de M. Gallant, j’ajoute à celle-ci quatre petites maisons victoriennes aux couleurs pastels en version été et en version hiver. Une maquette de la Maison Blanche de Washington, de l’Empire State Building, toujours, pour courtiser le marché américain, deux bas-reliefs de l’Hôtel de ville de Montréal et du Château Frontenac de Québec pour marché local québécois, une version de la grande mosquée de La Mecque et de la Tour Eiffel pour les acheteurs internationaux, étoffent la liste qui s’allonge rapidement. Entre temps, la puissance des outils numériques augmente régulièrement, ce qui se traduit par une amélioration de la qualité graphique des maquettes.

Le passage du logiciel Illustrator au logiciel Photoshop comme outil de travail principal s’effectue durant le développement du projet des maisons alsaciennes. Conçues à l’origine pour faire partie d’un ensemble de maisonnettes pouvant s’imbriquer jusqu’à constituer un village, ces deux casse-têtes tentent de saisir l’essence de l’architecture européenne traditionnelle dans laquelle les colombages structuraux s’expriment sur les façades des édifices. Comme dans les ébauches précédentes, la préparation des diverses composantes se fait en version vectorielle. À l’assemblage, le mode de travail change graduellement. Le premier module poursuit le chemin habituel tandis que le second profite des améliorations rendues possibles grâce à l’emploi de Photoshop. Pour ne citer que quelques avantages, notons: facilité de créer des fonds et des textures variées, possibilité de dessiner à main levée des détails complexes, capacité d’inscrire et d’ajuster les ombres et les lumières à l’écran. À l’usage beaucoup d’autres avantages sont apparus de telle sorte que la migration vers ce logiciel s’est confirmée dans les faits.

 
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